TALBOT
Des racines franco-anglaises
Adolphe Clément (fabricant de bicyclettes et de pneus à l'origine) et Charles Chetwynd (Lord Talbot) fondent Clément-Talbot en 1903 pour assembler en Angleterre les voitures françaises de Clément-Bayard : après plusieurs rachats, notamment Darracq, c'est en 1922 que les automobiles sont vendues sous le seul nom de Talbot.
Engagées en compétition automobile, elles gagnent de nombreux prix jusqu'en 1925. La marque décide alors de se concentrer uniquement sur les voitures particulières : Anthony Lago, ingénieur italien, reprend l'entreprise en 1934. Son objectif : la moderniser en produisant des voitures sportives, mêlant style britannique et innovation française, sous la marque Talbot-Lago.
Des hors-séries de prestige
Il élargit la gamme jusqu'en 1939 : le modèle d'exception T150 dans ses versions Lago Spécial et Lago SS (Super Sport) sort en 1936, et recevront des carrosseries hors-série haut-de-gamme comme la célèbre berlinette "Goutte d'Eau" de Figoni, grande gagnante des plus prestigieux Concours d’Elégance présents et passés. Il réintègre les circuits de compétition et remportent de nombreux prix prestigieux jusqu'en 1951. Le président Vincent Auriol fait réaliser en 1950, une T26 spéciale pour sa voiture officielle. Durant cinq ans, A. Lago lance plusieurs modèles grand sport, bolides reconnus comme les plus rapides de l'époque.
La renaissance d'une marque
L'entreprise connaît de graves difficultés à partir de 1957 et doit renoncer à fabriquer ses moteurs : rachetée par Simca en 1958, la marque est mise en sommeil en 1960. Tombée avec Simca dans l'escarcelle du groupe américain Chrysler, elle revient en France en 1978 lorsque ce dernier revend ses activités européennes à PSA-Peugeot-Citroën : la firme française relance alors la marque Talbot, en appliquant un lifting aux modèles Chrysler vieillissants. Peine perdue: la marque de véhicules de luxe ne retrouve pas son lustre d'antan, malgré quelques honnêtes succès et un retour en Formule1 avec Ligier. Elle s'éteint peu à peu et reste dans la mémoire des collectionneurs comme la marque "des connaisseurs, des raffinés et des femmes élégantes", comme la définissait une publicité de la Belle-Epoque !